Mélodie du jour : "Soft Connection" de L'Altra.
Parfois, sans savoir pourquoi, l'ennui vous prend.
Ce soir, je viens de rentrer de chez un ami. Les rires, la bonne humeur ambiante ne peut encore une fois rien contre ma mélancolie chronique. Je sauve les meubles, fait bonne figure, ne laisse surtout rien transparaître. Mais maintenant, après être rentré dans mon appartement, seul une fois de plus, avec cette chaleur étouffante, l'ennui me gagne. Et il n'y a rien de pire que l'ennui. Car l'ennui vous fait réfléchir.
Pourtant, j'ai pas mal de passions, j'ai du travail à abattre, sur lequel d'ailleurs j'ai un mal fou à me concentrer ces dernières semaines, mais tout ça ne remplace pas une complice, quelqu'un avec qui partager même ces moments d'ennuis. Quelqu'un avec qui je partirais en vacances que nous aurions planifié ensemble depuis le début de l'été. Quelqu'un avec qui parler de la soirée de ce soir, quelqu'un qui me dirait qu'elle a trop chaud, qu'elle n'arrive pas à dormir, et qui viendrait m'embrasser. Deux cons sur une couette à ne pas dormir et à parler dans l'obscurité. Quelqu'un que je trouverais moche au réveil, mais à qui je ferais des petits-déjeuners au lit avec du jus d'orange bien frais.
Une complice, une coéquipière, une partenaire.
Alors, j'essaye bien de combler ce vide avec une sur-activité, mais cette nuit, c'est une nuit où quoi que je puisse faire, tout, absolument tout, a un goût fade.
Rien ne peut la remplacer. Alors je pense. Je rêve. Je me vois bien sur ce bout de balcon, prendre un peu de fraîcheur, attendre le soleil se lever, un beau lever de soleil au doux goût de miel. Avec elle. Partager. M'ennuyer en duo. Ne plus vivre tout en solitaire. Ne plus ressentir ce manque incurable. Mais elle en a décidé autrement. Elle a préféré s'ennuyer de son côté.